En janvier 1958, Mme Modot tenait une droguerie au coin de la place et fit bien malgré elle, la une du « FIGARO ».
Un camionneur, qui ramenait de Paris la totalité d’une exposition du sculpteur Robert Roussil , n’avait pas réussi à loger une des pièces monumentales dans le local prévu. Robert Roussil étant absent, Mme Modot, arrangeante, autorisa donc le camionneur qui s’impatientait à dresser la sculpture devant son magasin.
Le lendemain ce fut la révolution à Tourrettes-sur-Loup La moitié du village jugea l’œuvre scandaleuse Il s’agissait d’un homme nu, debout, avec à ses pieds une femme accroupie portant un enfant sur l’épaule. Des puritains avaient cloué un pagne sur le sexe de l’homme pour éviter aux enfants de voir cette horreur, la sculpture mesurant près de trois mètres !
Un journaliste de « NICE-MATIN » fit alors paraître le 24 janvier 1958 un article avec photo de l’œuvre, ce qui entraîna le jour suivant une chronique d’André Rousseaux dans le « FIGARO », Madame Modot pose à coté de la sculpture, voilée de son pagne, comme si elle était l’artiste.
Pendant des années, Madame Modot fut très contente de montrer la coupure de journal qu’elle avait conservée, Robert Roussil était devenu son copain et elle trouvait très drôle de passer pour l’auteur de la sculpture surtout parce que les journalistes mentionnaient dans leur article l’âge de Roussil: 33 ans.
Cette œuvre nommée « La Famille » est aujourd’hui dans la collection du Musée desBeaux-Arts de Montréal (salle de l’art canadien) et elle est vue par les centaines d’enfants qui visitent le musée avec leur classe… »
Texte de Danielle Moreau-Roussil
Note : La revue N°18 de la Société Historique de Tourrettes est consacrée à Robert Roussil, vous pourrez également y trouver page 6 la photo de l’œuvre nommée « La Famille » devant la magasin de Mme Modot, ainsi que page 5 cette dernière déguisée en indien lors d’une fête entre amis.
Accès à la revue N°18