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📆 Du 19 septembre au 30 décembre
📍Espace Muséal de Tourrettes-sur-Loup (entrée libre)
➡️ Le vernissage de l’exposition se tiendra le jeudi 22 septembre à 18h, en présence des artistes.

 

Horaires d’ouverture de l’Espace Muséal :

Du lundi au samedi
de 10h à 12h, et de 14h à 17h30

Fermé les dimanches et jours fériés

 

 ELLES invitent… 

Eliz Barbosa / Michelle Brondello / Louise Caroline / Régine Lauro 

invitent 

Alain Lestié / Marcel Alocco / Martin Miguel / Serge Hélénon 

 

Commissaire de l’exposition : Martine Monacelli

 

La rupture avec la convention qui assigne d’habitude cette initiative aux messieurs peut faire sourire mais l’idée de faire inviter quatre artistes hommes par quatre artistes femmes n’est pas une simple espièglerie. L’intention, précisons-le d’entrée, n’est pas vindicative. Il ne s’agit pas de faire exposer des hommes « à leurs côtés », même si les femmes n’ont pas toujours la part belle sur les cimaises — exception faite de l’exposition du Centre Pompidou en 2010 qui a rassemblé plus de 200 artistes femmes du XXe siècle. Elle n’est pas non plus revendicative. Il n’est plus à démontrer que certaines artistes femmes, dès l’Antiquité, comme par exemple la miniaturiste Timarété, ou encore la portraitiste Eiréné à Athènes, furent en leur temps autant célébrées que les hommes : Artemisia Gentilesci, à la Renaissance, était respectée dans toute l’Europe ; Lavinia Fontana, nommée peintre officiel au Vatican par Paul V en 1603 ! L’initiative répond plutôt à une préférence pour la fécondité, parfois rugueuse, des rencontres entre les deux genres : ne pas être là où on vous attend, envahir les marges, s’immiscer dans les interstices, se frotter aux individualités étrangères à soi, affronter l’altérité ou, comme nous y incitait Montaigne, limer sa cervelle contre celle d’aultruy, stimule les neurones. 

 

Mais pour peu courante qu’elle soit, la véritable origine de ce processus de composition n’est ni incongrue ni insolite. Ces duos sont avant tout le résultat d’un intérêt réciproque porté aux oeuvres. Les artistes non seulement se sont fait confiance en raison de leur connaissance globale de la démarche des participants, mais ils ont eu le champ libre — chacun ignorant jusqu’à la préparation de l’exposition ce que les autres paires voudront montrer de leur travail. Chacune de nous, parfois en raison de la convergence significative des espaces culturels de leurs monstrations (Barbosa a exposé dans les mêmes lieux que Lestié, au C.A.C. Château Lescombes à Eysines et Galerie Depardieu à Nice ; Brondello a exposé avec Alocco dans de nombreuses collectives), connaît ici son partenaire d’exposition, lequel n’a donc pas été invité au hasard. Créer un duo ne signifie pas montrer un lien esthétique, mais dire un intérêt particulier pour une démarche autre : Eliz Barbosa, éprise de la couleur, découvre avec passion le travail en noir et blanc d’Alain Lestié dans son atelier à Bordeaux. Michèle Brondello dresse de durs totems baroques de grillages, de plâtre et diversité d’ornements, mais est séduite par l’iconographie classique signifiée par Marcel Alocco dans le corps souple du tissu. Louise Caroline explore le dialogue aléatoire entre des morceaux de chiffon d’essuyage et l’encre d’imprimerie qui les maculent, et s’engoue pour la « peinture » de Martin Miguel qui travaille, dans le volume de la matière, du béton ou du papier, l’inclusion de pigments et de divers matériaux significatifs. Régine Lauro dont l’oeuvre prend sa source dans la mémoire d’un vécu dans lequel les ascendants, l’enfance, puis un long séjour en Guadeloupe sont des constituants primordiaux, porte une attention particulière aux assemblages supports-peintures de Serge Hélénon qu’il nomme « Expression-Bidonville ». 

 

Au passage, éliminons de l’esprit de cette manifestation la perspective de trouver une complémentarité entre les espaces plastiques de chaque duo, comme d’ailleurs celle de corroborer l’idée d’une complémentarité des sexes … La singularité demeure le mot clé. C’est dans l’examen des différences que l’on peut en prendre conscience de la façon la plus aiguë qui soit. Et c’est dans ces différences, dont on peut démonter les éléments qui les fondent, que s’établira peut-être l’égalité du regard. Une de nos précédentes manifestations, 8 Femmes pour le 8 Mars, (Médiathèque A. Camus, Antibes, mars 2019) a fait valoir qu’il n’y a pas plus de peinture « féminine » que de peinture « masculine », et que l’oeuvre d’art — lorsqu’elle ne « s’affiche » pas militante — au-delà de sa forme et son sens particulier, dépasse les identités liées au genre. 

 

Bien que ces duos soient l’expression de démarches très personnelles et de composantes culturelles diverses, les rapprochements proposés par cette exposition établiront inévitablement entre les oeuvres des dialogues ; c’est pourquoi nous avons souhaité que quatre écrivains, Maryline Bertoncini, Jean-Pierre Charles, Alain Freixe, Marie-Christine Masset, s’expriment chacun sur les travaux de l’un des quatre duos. 

 

Enfin, et c’est alors peut-être que se manifestera l’étendue de son pouvoir, l’expérience de l’art façonne et module durablement notre façon de nous rapporter au monde, en particulier lorsque le regardeur n’attend pas de l’art qu’il comble ses attentes mais au contraire accepte qu’il bouscule ses habitudes et ses certitudes. Nous n’entendons donc pas interdire de la finalité de cette exposition l’effet esthétique tout court, la rencontre possible que suppose le jeu de juxtapositions inattendues : nous avons tous un jour ou l’autre fait une expérience d’exhaussement — d’élargissement du soi—, en dévorant un livre, en se laissant pénétrer par la musique, en s’abandonnant à la contemplation d’un tableau dans un musée. 

 

Ces duos joueront-ils un rôle de détonateur chez les artistes comme chez les visiteurs? Il n’est pas impossible alors que le souci de l’art entraîne le regardeur sur le chemin vertigineux du plaisir des sens, loin de la frivolité d’un événement mondain … 

 

Martine MONACELLI 

Les samedis de l’Espace Muséal

 

Samedi « lectures »
L’œuvre écrite de Marcel Alocco : lecture théâtralisée d’ … d’un âge sans mémoire par la comédienne Emma Laurent.
1er octobre

*

Samedi « la parole aux auteurs »
Marilyne Bertoncini, Jean-Pierre Charles, Alain Freixe et Marie-Christine Masset nous parlent chacun d’une
femme ou d’un homme auteur /poète.
19 novembre

*

Samedi « conférence »
Conférence de Fréderic Brandi, directeur du CIAC de Carros
17 décembre

 

Informations :

Service culturel
04 93 59 40 78
culture@tsl06.com

 

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