SommaireLa violetteLa culture de la violetteGénéralités Le traitement de la violetteViolette & molécules Les produits à la violettele parfum La violette et les ArtsViolette & peinture La fête des ViolettesGénéralités Musée-exploitation: La Bastide aux ViolettesGénéralités Galeries photos et vidéos sur la violetteVidéos sur la violette – culture – transformation – produits – parfums Lieux de vente des produits à la violette |
La violette
Tourrettes sur loup est le seul endroit en France où la violette est cultivée comme culture unique ou principale. Vers 1880, l’activité agricole de la commune s’est essentiellement tournée vers cette fleur (il y a eu jusqu’à 40 producteurs) Viola odorata est une espèce spontanée, très commune en Europe septentrionale de plaine et méridionale de moyenne montagne. En 1875, on cultive dans la région de Grasse de nombreuses variétés longtemps dominées par la violette de Parme. Aujourd’hui seule la variété Victoria est cultivée à Tourrettes sur Loup. Elle se caractérise par une fleur simple pétalée, dressée sur un long pédoncule de près de 25cm. Le pétiole de sa feuille est de même longueur. La violette Victoria est très odorante, il suffit de longer les parcelles de culture, d’Octobre à Mars, pour en respirer le parfum. |
La culture de la violette
Généralités
Les parcelles cultivées sont de petite dimension (200 à 300 m2), en restanques, d’accés difficile pour les machines. La culture de la violette à Tourrettes sur Loup est essentiellement basée sur le travail manuel et exige de bonnes aptitudes physiques: souplesse du dos et des jambes pour les travaux au sol, dextérité pour la récolte et la confection des bouquets. De nouvelles techniques de culture (hors sol en banquettes ou en boudins suspendus) allègent le travail et suppriment le désherbage chimique ou manuel. Quatre exploitations, réparties sur 6 hectares, cultive la violette, en plein air ou sous abri froid. Du 15 octobre au 15 Mars, les fleurs sont cueillies en bouquet de 25, entourés de quelques feuilles. En fin de saison, quand la floraison est plus abondante, la fleur est cueillie sans la tige pour la confiserie (7600 fleurs au kilo). |
La culture hors sol
La plante est isolée de la terre, la perlite, le support utilisé est inerte et la fertilisation se fait au goutte à goutte pour couvrir les besoins de la fleur. Cette méthode est employée sous serre soit en bacs tranchés disposés sur le sol, soit en «boudins suspendus». Les avantages de ce type de culture sont :
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Les solutions de fertilisation sont recyclées. La solution non utilisée par la plante est récupérée puis réinjectée dans le circuit de fertilisation après décantation de manière à maîtriser les dosages. Cette technique permet d’atteindre le niveau de pollution zéro tout en améliorant le rendement des récoltes.
La lutte biologique raisonnée
Dans un souci de préservation de l’environnement, la volonté est aujourd’hui d’utiliser au maximum les moyens de lutte naturels pour protéger les plantes contre ses ennemis. Ces moyens sont appelés auxiliaires.
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La fleur coupée
La cueillette des fleurs se déroule quotidiennement pendant l’hiver. |
Le ramassage des feuilles
Début Mai et fin Juillet, la feuille est fauchée et livrée le jour même dans les usines de Grasse pour y être transformée en concrète, puis en absolu qui entre dans la composition de nombreux grands parfums. Restanques ensoleillées, sol profond où poussent en voisins le bigaradier, la rose centifolia et le jasmin, hiver sans gel ni neige, été sec suivi d’automne doux et pluvieux: le terroir de Tourrettes sur Loup convient parfaitement à l’épanouissement de cette fleur secrète, raffinée et parfumée. |
Le traitement de la violette
Violette & molécules
La chimie est une science chère à l’homme car elle permet d’analyser toute matière pour en déterminer la composition moléculaire et ensuite pouvoir éventuellement recréer les substances utiles. Dés 1898, Tiemann et Kruger isolent le citral de l’essence de lemongrass qu’ils utilisent pour préparer l’alpha-ionone à chaude odeur fleurie boisée d’iris et de violette. C’est l’un des plus beaux produits jamais offert aux parfumeurs. |
L’ enfleurage
Le traitement des fleurs de violette est délicat. On ne peut pas extraire le parfum de la fleur par distillation car la température de l’alambic l’altèrerait. On emploie les procédés de l’enfleurage et surtout de l’extraction par solvants volatils. L’enfleurage à froidAprès avoir été soigneusement triées, les fleurs sont piquées dans la graisse. Celle-ci absorbe l’odeur des fleurs pendant trois mois, jusqu’à saturation. Tous les jours, on retourne les châssis pour faire tomber les fleurs et on les remplace par des fleurs fraîches. Ces graisses, parfumées et traitées à l’alcool dans des batteuses, permettent d’obtenir des pommades parfumées, employées telles quelles pour les cosmétiques ou « épuisées » par l’alcool pour la parfumerie, l’absolue de pommade. L’enfleurage à chaud, ou macérationLes fleurs sont mélangées dans de la graisse qui chauffe dans des marmites au bain-marie. |
L’extraction
L’extraction consiste à traiter la matière première dans un extracteur au moyen d’un solvant volatil tel l’hexane ou l’éthanol. |
Concrètes de feuillesLes extractions sont réalisées au moyen de 1000 kilogrammes de feuilles et de 3000 litres d’ hexane chargés dans une cuve de 5 m3. Absolues de feuillesOn met en contact 10 kilogrammes de concrète avec 80 litres d’éthanol à 90/95° C. Successivement on procède à un premier lavage sous agitation durant 30 minutes puis à un essorage des cires et à une reprise de celles-ci avec 40 litres d’éthanol à 90/95° C, à une seconde agitation de 30 minutes, à un essorage et à une reprise des cires avec 20 litres d’éthanol à 90/95° C., à une agitation finale durant 30 minutes, à un nouvel essorage puis au glaçage des trois filtrats alcooliques à -15°C, enfin à un dernier essorage et à la concentration directe du filtrat sous vide. Le rendement en absolue atteint 30 à 60% selon l’origine de la concrète et de la coupe des feuilles (le rendement de la deuxième coupe est moindre). La distillation à la vapeur d’eauLa distillation est l’un des procédés d’extraction les plus anciens. |
Les produits à la violette
Violette en parfumerie
La violette a inspiré et continue d’inspirer de nombreux parfums.
Elle a fait le succès de grandes maisons :
- Violetta di Parma Borsari en 1870
- Vera violetta Roger & Gallet en 1892 qui marque l’introduction et le succès des notes de synthèse dans la parfumerie moderne. Sa note violette, impossible à obtenir en huile essentielle, est l’aboutissement d’un accord entre Roger & Gallet et la Maison de Laire pour l’utilisation exclusive d’une cétone, l’ionone, à l’odeur de violette.
- Violette des bois Lubin en 1895
- Violette pourpre Houbigant en 1907
- Violette neige Piver
- Violette précieuse Caron en 1918
- Essence de violettes de Parme Pinaud
Aujourd’hui, on retrouve la note violette (fleur ou feuille) dans des créations connues du grand public. Dés la première moitié du XXe siècle, elle est présente dans :
- Amour Amour Jean Patou en 1928
- Je reviens Worth en 1932
- Après l’ondée Guerlain en 1905
- Coeur Joie Nina Ricci en 1947
- Dioressence Dior en 1970
- Fahrenheit Dior en 1988
- Eternity Calvin Klein
- Thierry Mugler utilise sa couleur dans Jardin d’étoile violette et Violette Angel, dans Lolita Lempicka en 1997 et dans Flower de Kenzo en 2000.
Les fleurs cristallisées
La cristallisation des fleurs est la spécificité de l’entreprise (EARL) exploitant à la Bastide aux violettes. La transformation artisanale des fleurs fraîches est effectuée immédiatement après leur récolte. La cristallisation consiste a enrober les fleurs de sucre. EARL produit entre autre du sirop à la violette. |
Produits dits à la violette
Le parfum de la fleur est décrit ainsi : c’est une note florale, douce, sucrée, jasminée, verte, irisée pendant des siècles, la poudre d’iris était appelée poudre de violette.
Le parfum de la feuille se caractérise par une note très puissante, végétale, herbacée verte, grasse, terreuse, de sous-bois, proche de l’épinard et du concombre.
Leur extraction à partir de la violette naturelle est très onéreuse. Aussi, ces deux fragrances ont-elles été recrées chimiquement et elles servent désormais à aromatiser ou parfumer, à coût minime, de nombreux produits artisanaux ou industriels. Les exemples sont nombreux : eaux de toilette, parfums, crèmes, savons, produits pour le bain, laits de toilette, parfums d’ambiance, papiers toilette, déodorants, détergents, produits d’entretien, etc
Nouveaux produits
La Bastide aux Violettes s’affirme bien comme un espace de vie. D’ores et déjà, en concertation avec tous les acteurs locaux, deux nouveaux produits ont été élaborés. Ils sont la traduction d’une volonté forte de diversifier les débouchés de la filière de la violette de Tourrettes-sur-Loup.
Tout d’abord, grâce au travail du Centre de recherche de la Chambre d’Agriculture des Alpes-Maritimes, une Victoria en pot est née qui est produite à Tourrettes et bénéficie d’un label qualité. Par ailleurs, le bouquet de Victoria est à présent disponible même hors saison puisqu’une technique délicate a été mise au point pour la conservation des fleurs naturelles. Les amateurs peuvent donc désormais se procurer les Victoria sous ces deux nouvelles formes, tout au long de l’année.
Ce n’est qu’un début, l’action innovatrice va se poursuivre dans les prochaines années pour que Tourrettes et sa Bastide aux Violettes deviennent la référence dans le monde de la violette et que les exploitants puissent perpétuer cette belle aventure humaine sur leur terre.
La violette et les arts
Violette & peinture
La violette est souvent représentée mais elle sait demeurer discrète puisque telle est sa nature. Elle pousse dans les prairies des tapisseries de « la Dame à la Licorne ». |
Violette & arts du feu
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