Le samedi 19 mars 2022

Tourrettanes, Tourrettans, mes chers amis,

La journée nationale du souvenir et de recueillement à la mémoire des victimes civiles et militaires de la guerre d’Algérie et des combats en Tunisie et au Maroc a lieu le 19 mars, jour anniversaire du cessez-le-feu en Algérie. Cette journée nous permet de commémorer les accords d’Évian du 18 mars 1962.

Le 20 mai 1961, la France et le Gouvernement provisoire de la République algérienne (GPRA) entamèrent des négociations visant à rétablir la paix en Algérie après de nombreuses années passées dans un conflit meurtrier. Ces pourparlers furent un premier pas vers un processus long et difficile de négociations pour sortir d’une guerre de décolonisation qui a indéniablement eu des conséquences terribles pour des millions de femmes et d’hommes, en France comme en Algérie.

Malgré l’aggravation du conflit et la vague d’attentats perpétrés par l’OAS, des accords furent finalement signés le 18 mars 1962. Le soir même, le général De Gaulle annonça la signature des accords d’Évian qui se traduisirent dès le lendemain par un cessez-le-feu applicable sur tout le territoire algérien. Ce jour là, un tournant décisif fut pris, ouvrant la voie à une période de transition vers l’indépendance de l’Algérie. Un nouvel horizon se dessinait pour nos deux peuples qui allaient devoir construire une nouvelle relation ensemble, dans un cadre de paix.

L’espoir de voir des relations apaisées s’établir entre les deux rives de la Méditerranée allait grandissant. Pourtant, les violences et le cycle des représailles ne s’éteignirent pas pour autant. Les blessures et les déchirures provoquées par la guerre étaient encore vives. Les combats en Algérie, au Maroc et en Tunisie avaient fait de trop nombreuses victimes civiles comme militaires.

Souvenons-nous des soldats français qui payèrent un lourd tribu de cette guerre : 30 000 d’entre eux furent tués et près de 70 000 furent blessés. Ceux qui rentrèrent au pays restèrent marqués par les atrocités de la guerre.

Souvenons-nous des civils, de toutes origines et de toutes confessions, qui furent victimes des violences, des exactions et des attentats. 

Souvenons-nous des pieds noir, des soldats membres des forces supplétives, des harkis, et de toutes celles et ceux qui ont fait le choix de la France et qui furent contraints à l’exil pour fuir des représailles sanglantes.

La guerre d’Algérie a boulversé notre pays, notre société et nos institutions. Ce chapitre de notre histoire est complexe, parfois sensible aujourd’hui encore. Cette journée nationale doit être une reconnaissance pour toutes les familles qui ont eu à souffrir et à porter le deuil.

 

Le Maire,
Frédéric POMA

 

➡️ Message de Mme Geneviève Darrieussecq, ministre déléguée auprès de la ministre des Armées, chargée de la Mémoire et des Anciens combattants.