Nous commémorons aujourd’hui les victimes des crimes racistes et antisémites de l’Etat français. Cette journée doit nous permettre d’entretenir la flamme du souvenir et ne pas oublier ces crimes qui ont entaché l’honneur de notre Nation.
 
Notre communauté nationale s’est construite tout au long d’une histoire mouvementée faite de périodes glorieuses et prospères, mais aussi d’épisodes sombres et tragiques. Sous l’impulsion du maréchal Pétain, la France signa l’armistice avec l’occupant nazi le 22 juin 1940. Rapidement, un nouveau régime s’est mis en place, acceptant la collaboration avec le IIIe Reich. L’Etat français a ensuite organisé méthodiquement la ségrégation, la rafle et la déportation des juifs français et étrangers qui s’étaient réfugiés dans notre pays pour fuir la barbarie nazie.
 
Les 16 et 17 juillet 1942, le régime de Vichy a organisé la plus grande arrestation massive de juifs réalisée en France durant la Seconde Guerre mondiale. Plus de 13 000 personnes furent arrêtées, dont un tiers d’enfants. Durant cinq jours, ils furent retenus dans le Vélodrome d’Hiver dans des conditions d’hygiène déplorables. L’Etat français les ont ensuite envoyé au camp de concentration d’Auschwitz par les trains de la mort. Seuls quelques adultes en reviendront. La plupart seront assassinés dans les chambres à gaz.
 
Durant la période la plus sombre de notre histoire contemporaine, l’Etat a permis la déportation et la persécution de 76 000 personnes en raison de leur appartenance religieuse ou ethnique, de leur orientation sexuelle, ou encore de leur handicap.
 
L’Etat français a fait le choix de la collaboration, trahissant nos valeurs et nos idéaux, ceux des Droits de l’Homme. Cette blessure dans notre mémoire nationale nous rappelle l’importance de refuser toute forme de racisme et de discriminations.
 
Aujourd’hui, nous rendons également hommage à tous les français qui, au péril de leur vie, ont refusé le comportement abjecte du régime de Pétain. Partout en France, des héros connus ou restés anonymes, se sont mobilisés pour sauver des milliers d’hommes, de femmes et d’enfants.
 
A Vence et ici même, à Tourrettes-sur-Loup, Jean, Henriette et Joseph Ordan ont sauvé la vie de deux familles juives venues se réfugier. Pour leurs actes d’une profonde humanité, ils ont été reconnu Justes parmi les Nations. Nous leurs rendons également hommage aujourd’hui. Nous n’oublions pas non plus celles et ceux qui, dans l’ombre, ont assisté la famille Ordan.
 
Ils ont fait ce qu’il fallait et nous leur devons gratitude et respect.
 
Le Maire,

Frédéric Poma